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Petites notes en relisant (5)

On the road again ! Par les voies romaines ou les routes royales, impériales, les drayes de transhumance, les chemins charretiers ou creux, on a marché très longtemps dans l'histoire, et ce n'est qu'après-guerre que les lignes d'autocars purent drainer des clients jusqu'au moindre bourg ; mais cela avait quand même un prix. Quand dans l'entre-deux-guerres, mon arrière-grand-père maternel² montait des Cévennes pour voir sa fille à Paris, qui avait épousé le fils d'un cabaretier, il faisait son sac, y serrait son bâton de montagne et passait le col de la Triballe puis l'Asclier, laissait l'Aigoual à sa gauche, montait vers la Corniche (N106) pour rejoindre Florac en laissant le Lozère à sa droite, passait le causse de Mende vers Saint-Flour, puis Clermont, Moulins (N7), Nevers, Montargis, Fontainebleau. Il comptait, à pied et sans beaucoup de numéraire, une lunaison sauf imprévus. La distance à vol d'oiseau est de 550 kilomètres jusqu'à la ...

Petites notes en relisant (4)

Vestiges ou mirages Même si des passages de la Route des Rutènes entre Sauve et Creissels (Millau) sont attestés dans diverses publications , on n'a pas retrouvé d'empreinte de cette voie au sol ou sous le sol actuel. Je rappelle que la voie gallo-romaine de Nîmes au Vigan et à Millau n'est pas répertoriée sur les tables de Peutinger, pas plus que sur l'Itinéraire d'Antonin. En revanche la dorsale Cessero (St Thibéry) - Segodunum (Rodez) y est, tant sur les cartes qu'au sol. On parle bien de ce tronçon particulièrement montueux après le Vigan. On prétend qu'un chemin empierré à écartement de charette au-dessus du Vigan vers Alzon serait un tronçon de cette voie ; mais l'assertion relève peut-être de la consolidation du patrimoine touristique local. Par contre, comme il est dit dans l'article, le chemin des Volques (arécomiques) aux Rutènes passait par là avant même la Conquête, les deux tribus ayant marqué leur territoire au col de la Barrière (S...

Petites notes en relisant (3)

Ressources en eau des relais routiers des voies romaines du Larzac. Abreuver la traction fut de tout temps le premier souci du voyageur avant de se restaurer soi-même. Il est intéressant de faire un inventaire rapide des ressources hydriques du plateau calcaire qui a pour premier inconvénient d'absorber rapidement l'eau des précipitations. Les sites agricoles en exploitation sont une bonne indication de point d'eau, et les réservoirs de pluie n'ont pas été inventés par les fermiers de l'ouest sauvage. Mais la santé des équidés est préservée par l'eau courante et non par l'eau croupie des auges de pierre. Entre le col de la Barrière et Creissels on relève les sources suivantes : - Sauclières : la Virenque et divers petits affluents tributaires de la Vis - Entre le Liquier et Saint-Martin du Vican, on traverse deux cours d'eau, le Roubieu et le Durzon (source exploitée dès la paléolithique) qui sont tributaires de la Dourbie. A noter en passant qu...

Petites notes en relisant (2)

Distances et temps La distance entre Rodez et Nîmes à l'époque romaine est estimée à 220 kilomètres environ, soit 148 milles romains ou 89 lieues gauloises. On ne peut pas la vérifier sur la table de Peutinger ni sur l'Antonin. Combien de temps durait donc le voyage ? En se basant sur la ballade équestre de la Route du Sel entre Salmiech et Aigues-Mortes, on peut extrapoler et annoncer sept jours de chariot et neuf ou dix jours à pied selon l'impedimenta et le temps qu'il fait. Avec des relais de chevaux frais, la poste impériale (le cursus publicus ou vehiculatio) pouvait rejoindre en 4 ou 5 jours selon la météo des plateaux (Larzac et Levézou) et les crues éventuelles des nombreuses coupures humides. (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cursus_publicus#Organisation ) D'accord, on ne parle pas des meutes de loups du Lagast.

Petites notes en relisant (1)

Atterrages à Rodez de la voie romaine de Millau. Nos inlassables érudits (Albenque, Bousquet,...) ont reconnu deux itinéraires d'arrivée à Rodez qui partent de la Baraque du Pouget (sur la D911). L'un part NE vers le causse de Sainte-Radegonde. Il est balisé GR62-620 (on a la trace dans la châtaigneraie de Layoule) et descend sur l'Aveyron au pont de Layoule (le gouffre de l'idôle) ; l'autre au nord traverse le causse de Flavin (plusieurs témoignages cités dans l'article) et descend sur l'Aveyron au pont du Monastère. Si on sait que ce dernier entrait en ville après une ascension assez abrupte surtout pour le charroi par la porte Sainte-Catherine (la rue de ce nom existe toujours) ; le premier par Layoule est plus facile : après la côte un peu raide mais brève de Layoule, on aboutit au carrefour actuel de Saint-Cyrice. A droite, aujourd'hui avenue Tarayre, c'est la voie de Javols (capitale des Gabales) via St Côme d'Olt ; à gauche, c'est ...

Sources actives de l'étude de la Route des Rutènes

Sources majeures (liste évolutive): National Geographic - Le réseau routier d'un empire Wikipedia - Voies romaines en Gaule (dont Arles-Saintes en Charente maritime) Aquitania Bordeaux U - p.333 et s. - voies et chemins en Rouergue - non sécurisé : http://www.nemausensis.com/Gard/TopoGard.htm - non sécurisé : http://www.lesportesdutemps.com/archives/2019/08/01/37536008.html (distances) Chemin vers Saint-Jacques - La voie romaine à Lestrade - non sécurisé : http://www.nemausensis.com/Nimes/ViaDomitia/MilliairesVoieDomitiene.pdf (bornes milliaires) Persée - lieue gauloise - non sécurisé : http://voiesromaines35.e-monsite.com/pages/elements-de-toponymie.html Journals - voie St Thibéry-Rodez Issuu - itinéraire en Basses Cévennes Archéo-Rome - centuriation pratique JSTOR - relais routiers romains entre St Thibéry et Rodez Persée - vestiges romains de Rodez et de Millau Gallica - Le Gautier de la construction des chemins (1755) Journal de Millau - voie antique (page 1 sur 2)...

La Route des Rutènes

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Note d'ordre : Ceci est le résultat d'un travail personnel de longue haleine et sans intérêt public mais accessible à tous. Il est sauvegardé sur ce blogue par commodité et susceptible d'augmentations/corrections. On n'y trouvera pas de carte détaillée de toutes les voies romaines du Midi, ni les modes et techniques précises de construction standardisée de ces routes, juste une évocation ; de nombreux ouvrages spécialisés en parlent d'abondance pour qu'il ne soit pas nécessaire de mimer l'érudit. Ce n'est donc pas une "thèse de dynamique spatiale" comme on appelle aujourd'hui les monographies de transport. Dans une vie antérieure, j'ai appris qu'un consul romain décréta la construction d'une Via Rutenorum de Nîmes à Rodez à travers une contrée coupée en tous sens de montagnes et de cours d'eau parfois encaissés (Vidourle, Rieutord, Hérault, (Arre) Vis, Tarn, Viaur, Aveyron), avec de grandes déclivités (accès au pla...