Petites notes en relisant (3)

Ressources en eau des relais routiers des voies romaines du Larzac.

Abreuver la traction fut de tout temps le premier souci du voyageur avant de se restaurer soi-même. Il est intéressant de faire un inventaire rapide des ressources hydriques du plateau calcaire qui a pour premier inconvénient d'absorber rapidement l'eau des précipitations.
Les sites agricoles en exploitation sont une bonne indication de point d'eau, et les réservoirs de pluie n'ont pas été inventés par les fermiers de l'ouest sauvage. Mais la santé des équidés est préservée par l'eau courante et non par l'eau croupie des auges de pierre.

Entre le col de la Barrière et Creissels on relève les sources suivantes :
- Sauclières : la Virenque et divers petits affluents tributaires de la Vis
- Entre le Liquier et Saint-Martin du Vican, on traverse deux cours d'eau, le Roubieu et le Durzon (source exploitée dès la paléolithique) qui sont tributaires de la Dourbie.

A noter en passant que sur la D7 entre Sauclières et Combe-Redonde passe la ligne de partage des eaux entre le bassin drainant versant dans l'Atlantique et celui versant dans la Méditerranée.

Vers le sud (et Lodève) il y a de l'eau à La Pezade (source du Bauras et un lac variable aux Rives (D142) avant d'arriver à la Lergue.

En direction de Millau depuis Sauclières, c'est un peu le désert de la soif, sauf à l'Hospitalet et à La Cavalerie, sites qui n'auraient pu se développer autant à l'époque gallo-romaine sans point d'eau. Mais on peut objecter que les hameaux agricoles alignés que sont Les Liquisses, Les Agastous, La Blaquière et Saint-Michel, et que l'on soupçonne implantés en bord de voie, n'auraient pu subsister eux non plus sans eau.

Donc les deux thèses d'atterrissage de la voie du Vigan soit sur l'Hospitalet soit directement sur Creissels se tiennent. Une hypothèse crédible est que depuis Saint-Martin du Vican, cavaliers montés voire piétons pouvaient aussi tirer droit sur le causse en s'affranchissant de la voie empierrée. Il suffit de traverser le camp du Larzac pour comprendre qu'il n'y a pas besoin de "chemin tracé" pour avancer sur les prés à mouton. En revanche, cet itinéraire seulement piétiné expliquerait pourquoi nul vestige n'en est parvenu jusqu'à nous.

Le reste du parcours vers Rodez traverse la plateau du Levézou qui est très arrosé et ne pose aucune difficulté à se ravitailler en eau ; pas plus d'ailleurs que le tronçon de plaine entre Nîmes et le Vigan coupé de rivières.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La Route des Rutènes

Petites notes en relisant (5)

Sources actives de l'étude de la Route des Rutènes